En tant que généalogiste professionnel depuis plus de quinze ans, j’ai pu observer une erreur récurrente qui touche aussi bien les débutants que les chercheurs expérimentés. Cette erreur, pourtant simple à éviter, peut avoir des conséquences désastreuses sur la fiabilité de votre arbre généalogique. Découvrez si vous en faites partie et comment y remédier.

L’erreur fatale : la confusion des homonymes

Vous avez probablement déjà vécu cette situation : vous trouvez un acte de naissance ou de mariage avec un nom qui correspond parfaitement à votre ancêtre. Même nom, même prénom, même période… C’est forcément lui ! Et vous ajoutez rapidement cette information à votre arbre généalogique. Stop ! C’est exactement là que réside l’erreur la plus commune.

Pourquoi est-ce si problématique ?

Dans les villages d’autrefois, il était courant que plusieurs personnes portent exactement les mêmes noms et prénoms. Les raisons sont multiples :

• Les prénoms suivaient souvent des traditions familiales strictes
• Le choix de prénoms était limité (saints du calendrier)
• Les familles étaient nombreuses et restaient dans le même village pendant des générations
• Les cousins portaient souvent les mêmes prénoms que leurs grands-parents communs

Comment éviter cette erreur ?

1. La règle des trois preuves

Avant d’établir un lien de filiation, exigez au minimum trois éléments concordants :

• Les noms et prénoms
• Les dates et lieux
• Les liens familiaux (mentions des parents, conjoints, témoins)

2. La méthode du faisceau d’indices

Collectez et croisez systématiquement :

• Les actes paroissiaux ou d’état civil
• Les recensements
• Les contrats notariés
• Les registres militaires
• Les listes électorales

3. La contextualisation géographique et sociale

Vérifiez la cohérence de vos hypothèses avec :

• La distance géographique entre les événements
• La profession et le milieu social
• Les us et coutumes de l’époque
• Les flux migratoires locaux

Un exemple concret

Prenons le cas de Jean Martin, né en 1785 à Saint-Pierre-des-Corps. Dans les registres, on trouve trois Jean Martin nés la même année :

• Jean Martin, fils de Pierre Martin, vigneron
• Jean Martin, fils de Jacques Martin, meunier
• Jean Martin, fils de Jean Martin, journalier

Sans une analyse approfondie, on pourrait facilement confondre ces trois personnes et créer des liens de filiation erronés.

Les outils pour éviter l’erreur

1. Créez une fiche d’identification unique

• Notez systématiquement toutes les informations trouvées
• Indiquez vos sources précisément
• Signalez les zones d’incertitude

2. Utilisez un tableau de concordance

• Listez tous les homonymes d’une même période
• Comparez leurs caractéristiques
• Éliminez progressivement les fausses pistes

3. Adoptez une démarche scientifique

• Formulez des hypothèses
• Cherchez des preuves pour les confirmer OU les infirmer
• N’hésitez pas à remettre en question vos conclusions

Conclusion

La généalogie n’est pas une course. Prenez le temps de vérifier chaque information, de croiser vos sources et de documenter vos recherches. Si vous avez déjà commis cette erreur, pas de panique ! C’est le moment idéal pour reprendre vos recherches avec cette nouvelle approche méthodologique. Rappelez-vous : mieux vaut un arbre généalogique plus petit mais fiable qu’un grand arbre rempli d’erreurs. La qualité primera toujours sur la quantité en généalogie.

Article rédigé par un généalogiste professionnel passionné par la transmission des bonnes pratiques en recherche généalogique.

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